Indications et techniques
L’ostéopathie s’adresse à tout le monde !
Les adultes, bien sûr, mais aussi les enfants, les bébés dès leurs premiers jours, les femmes enceintes, les sportifs, et les personnes âgées, vous pouvez tous consulter un ostéopathe.
En théorie
L’ostéopathie concerne les «troubles fonctionnels», c’est-à dire toutes les douleurs ou gènes du corps qui ne sont pas en lien avec une pathologie. Elle s’appuie sur plusieurs principes :
– l’unité du corps : tout le corps s’organise autour d’un blocage, et la douleur ne s’exprime pas toujours à l’endroit de ce blocage.
– la structure gouverne la fonction : un organe doit être libre de toute contrainte pour fonctionner correctement.
– le corps possède ses propres mécanismes de régulation : la plupart du temps, le corps gère lui-même ses blocages et les agressions extérieures qu’il subit. Mais il arrive qu’il ait besoin d’une aide extérieure pour permettre à ses mécanismes de fonctionner.
Ces troubles fonctionnels se manifestent pour l’ostéopathe sous la forme de «dysfonctions ostéopathiques», c’est-à-dire par la perte de mobilité d’un organe (diminution d’amplitude d’une articulation) par rapport à son environnement ou par rapport à elle-même (manque de souplesse d’un organe).*
En pratique
Cela concerne les douleurs, les gènes ou les dysfonctionnements fonctionnels :
– du dos : gènes chroniques ou lumbagos, torticolis, sciatiques, névralgies cervico-brachiales,
– du système digestif : troubles fonctionnels intestinaux, ballonnements, alternances constipation/diarrhées, reflux, nausées,
– du système uro-génital : douleurs de règles, dyspareunies,
– de la tête : céphalées de tension, névralgies d’Arnold, migraines, syndrome pré-menstruel, vertiges,
– dues aux séquelles de traumatismes : entorses, coup du lapin, tendinites.
L’ostéopathie peut aussi apporter des bénéfices dans le suivi d’une opération, dans l’accompagnement d’un traitement orthodontique, orthopédique (semelles, scoliose) ou médical au sens large.**
Chez les bébés, les motifs de consultation sont aussi variés que régurgitations, pleurs intempestifs, troubles du sommeil, plagiocéphalies, agitation, coliques.***
On parle aussi de traitement de terrain. C’est-à-dire si vous êtes sujet aux otites, sinusites, infections urinaires… à répétition, il y a sans doute un élément mécanique traitable (entre autres) qui fait le lit de ces maladies.
Les dysfonctions ne créent pas toujours de douleur ou de gène perceptible alors qu’elles sont présentes. C’est en les traitant alors que l’ostéopathe a une action préventive.

Comment ça se passe ?
Recueil des informations
L’ostéopathe pose des questions sur votre motif de consultation (où, quand, comment…), mais aussi sur vos antécédents, afin d’écarter toute suspicion de pathologie (auquel cas il vous réoriente vers un médecin) et pour comprendre le parcours de votre corps jusqu’à ce jour.
Observation et tests
Le but alors est de compléter l’interrogatoire, de trouver les dysfonctions de votre corps et de comprendre comment votre corps s’organise autour de celles-ci. L’ostéopathe utilise différents tests manuels et ses connaissances anatomiques et sémiologiques.
Traitement
Une fois les premières étapes passées, l’ostéopathe choisit les techniques les plus adaptées pour traiter les dysfonctions retrouvées.
Selon le principe d’unité du corps évoqué plus haut, il peut être amené à traiter des zones qui ne vous paraissent pas directement liées à votre motif de consultation. Ne soyez pas surpris, mais n’hésitez jamais à poser des questions !
Pour une première consultation, comptez une heure environ. Les consultations dites «de suivi» durent en moyenne 45 minutes.
Après la séance, vous pouvez sentir de la fatigue et des courbatures, pas forcément aux endroits traités durant la consultation. Ne vous inquiétez pas : cela devrait passer en 48H.
Pour les bébés, il arrive que les symptômes augmentent légèrement les jours suivant le traitement. Ce désagrément est passager, pas de panique.
Les différentes techniques
Un ostéopathe est comme un artisan qui a à sa disposition une grande caisse à outils : différentes catégories qui se déclinent en différents modèles.
Les techniques sont définies en fonction des organes auxquels elles s’appliquent (articulations, viscères, crâne) ou selon la façon de les réaliser (directes, indirectes, au point d’équilibre).
Le praticien choisit la ou les techniques qu’il réalise en fonction des résultats aux tests qu’il a réalisés, des critères d’indication ou de contre-indication qu’il a relevés, de ses connaissances et de la vision globale du patient. Elles peuvent être plus ou moins agréables mais en aucun cas créer une douleur vive.
Faites-vous craquer ?
Parfois, si c’est indiqué, oui… Dans tous les cas, n’hésitez pas à dire votre appréhension, nous trouverons un autre outil adapté.
Enfin sachez que, bien maîtrisées, ces techniques ne sont pas douloureuses.
Les restrictions d’actes
Les décrets stipulent que certains actes sont soumis à l’établissement préalable par un médecin d’un certificat de non contre-indication. Il s’agit des «manipulations du crâne, de la face et du rachis chez le nourrisson de moins de six mois» et des «manipulations du rachis cervical». Cette attestation n’est pas nécessaire lorsque l’ostéopathe effectue des mobilisations.
Sont absolument interdits les manipulations gynéco-obstétricales et les touchers pelviens.
*Plus de détails sur http://www.osteopathie.org/definition.html
** Plus de détails sur http://www.osteopathie.org/champs-application.html
***Plus de détails sur www.cdop.fr


Un peu d’histoire…

L’ostéopathie est aussi ancienne que la médecine allopathique !
Elle a été fondée par Andrew Taylor Still aux États Unis vers 1870, puis s’est propagée et étoffée. Très confidentielle en France jusqu’en 1980, elle s’est peu à peu structurée et uniformisée par la création d’écoles et d’associations professionnelles.
La reconnaissance de l’ostéopathie est arrivée chez nous le 4 mars 2002 dans la Loi «relative aux droits des malades», puis dans ses décrets d’application en 2007*.
Des bases ont été posées, mais il reste encore à construire.
LÉGISLATION ET HISTOIRE
L’ostéopathie aujourd’hui en France
Selon les décrets, ont le droit de pratiquer les ostéopathes exclusifs et les médecins ou paramédicaux (kinésithérapeutes, sages-femmes…) ayant validé une formation respectant la liste des matières médicales et ostéopathiques établie par décret. Seulement voilà, certains établissements se contentent de ce tronc commun minimal qui tient en trois années sans mémoire final pour la formation initiale (étudiants n’ayant pas de formation médicale ou paramédicale préalable) alors que d’autres délivrent le diplôme au bout de cinq années.
Cette disparité des formations se retrouve aussi dans la formation des médecins-ostéopathes, kiné-ostéopathes…
Il existe donc un large éventail de formations délivrant toutes le même titre aux yeux de la Loi, et donc des professionnels aux compétences disparates.
Enfin se pose la problématique du cumul des métiers. Ne prend on pas le risque de perdre de vue la globalité du patient ou de mal pratiquer l’ostéopathie lorsqu’on la cumule ou la dissout dans autre chose ?
Comment s’y retrouver ?
Aujourd’hui, les ostéopathes ayant une pratique exclusive (formation initiale ou ayant renoncé à la pratique de leur ancien métier), suivi des études de cinq ans, soutenu un mémoire, s’engageant à suivre une formation professionnelle continue se regroupent dans des associations professionnelles et ajoutent à leur titre le label DO.
Ces associations, dont le ROF (Registre des Ostéopathes de France) et le SFDO (Syndicat Français Des Ostéopathes)** proposent des annuaires dont les membres remplissent ces critères. N’hésitez pas à les consulter pour trouver un ostéopathe près de chez vous ou sur votre lieu de vacances.
Andrew Taylor Still
*Vous trouverez les liens vers les textes de Loi sur : http://www.osteopathie.org/reglement-communication.html
**Vous trouverez leurs annuaires sur leurs sites respectifs http://www.osteopathie.org/annuaire.html et http://www.sfdo.info/osteo.